Les 2 raisons pour lesquelles rien ne peut maintenant plus arrêter la finance décentralisée

Ou comment les projets DeFi sont en train d’assurer leur survie et leur succès sur le long terme

bloom.finance 𑁍
8 min readAug 11, 2020

Chère lectrice, cher lecteur,

Nous avons évoqué ensemble dans la précédente story le potentiel de disruption de la blockchain, ainsi que l’émergence d’un système financier alternatif basé sur les crypto-actifs, la décentralisation du pouvoir économique et sa gouvernance partagée.

Nous avons également vu que nous étions toujours en phase d’exploration de ce Far West numérique et économique, dans la construction duquel chacun d’entre nous avait encore sa part à prendre … avant que les infrastructures de base ne soient durablement établies ! Imagines-toi pouvoir faire un saut en arrière de quelques centaines d’années, et participer a l’IPO de la Bourse de New York, alors que le système financier mondial tel que nous le connaissons aujourd’hui n’en était qu’à ses balbutiements !

Aujourd’hui, je vais te présenter les deux raisons essentielles pour lesquelles, à mon avis, rien ne peut maintenant plus arrêter ce mouvement. Et ne t’inquiètes pas : je continue bien-sur à travailler en parallèle sur le 4ème et dernier volet de la série “Pourquoi et comment investir dans un portfolio d’actifs numériques ?”, dans lequel je reviendrai sur les principes de base qui serviront au management de notre fonds d’investissement open source.

Le dernier point d’avancement sur le projet Monportefeuille.digital date du 16 juillet dernier, il va donc également être grand temps de refaire le point ce qui s’est passé en coulisses pendant ces 30 jours ! Et il se peut qu’il y ait pas mal de surprises au rendez-vous… si tu ne veux rien rater des différentes étapes de la construction de cette communauté d’un genre nouveau, abonnes-toi directement à cette Newsletter via le lien ci-dessous !

https://monportefeuilledigital.substack.com/

Now let’s go 🚀

Julien

Levées de capitaux et liquidité

Peut-être encore plus que dans l’industrie “traditionnelle”, pour pouvoir développer ce système financier sophistiqué, les différents projets qui composent le paysage de la DeFi doivent trouver le moyen de lever des capitaux : l’argent reste la matière première sur laquelle repose tout leur travail.

Par ailleurs, le salaire d’un programmeur blockchain ou d’un designer UI/UX (interface / expérience utilisateur pour un site internet ou une application) coûte cher en 2020 ! Il est intéressant à ce stade de rappeler le top 10 des compétences les plus recherchées par les entreprises, publié par LinkedIn fin 2019 :

Du point de vue des investisseurs, il doit aussi exister un marché ouvert et liquide donnant la possibilité d’échanger les parts qu’ils détiennent dans ces sociétés, la plupart du temps sous forme de jetons électroniques, contre d’autres crypto-actifs ou des monnaies fiat.

Les ICO (Initial Coin Offerings) ont donné en 2017 la possibilité aux projets blockchain de collecter des fonds via l’émission de leurs propres jetons électroniques sur la blockchain Ethereum. Malheureusement, uns fois l’ICO terminée, trouver une bourse d’échange sur laquelle vendre ces coins s’est souvent révélé un obstacle majeur, car le processus de listing était sous le contrôle exclusif de crypto-banques centralisées.

Cette tendance s’est même accentuée avec les IEO (Initial Exchange Offerings) qui placent le processus complet d’émission et de mise sur le marché d’un token sous le contrôle de plateformes dédiées comme par exemple Binance Launchpad.

Faire inscrire son token sur un exchange de premier plan reste un processus fastidieux et coûteux : même en dépensant plus d’un million de dollars pour faire aboutir une demande de listing, un projet peut rester coincé dans une longue file d’attente, ou se faire délister sur un coup de tête. Son destin reste donc suspendu aux décisions d’une organisation centralisée opérant pour ses propres intérêts. Sans accès à cette liquidité, l’incitation pour les investisseurs à soutenir un projet naissant reste aléatoire.

Vers un nouveau genre de licornes

Aujourd’hui, de plus en plus de projets optent pour une mise en circulation de leurs tokens via des échanges décentralisés comme Uniswap. Personne n’y décide si et quand un coin peut être mis sur le marché, et le listing ne nécessite le paiement d’aucun frais particulier. Cela crée les conditions d’une concurrence équitable entre les développeurs dont le but initial est de mettre leur projet sur les rails.

Un exemple récent et tout particulier de cette tendance est yearn.finance. La première intention de son fondateur, Andre Cronje, était de construire une plateforme lui permettant de faire travailler de manière automatisée ses propres investissements en stablecoins. Voyant que son travail pourrait bénéficier à un grand nombre de personnes au sein de la communauté DeFi, il décide en juillet de le rendre open source et de récompenser les utilisateurs du protocole par l’émission d’un token ERC20 ($YFI) : c’est le même principe que l’émission du token $COMP par la plateforme Compound, sauf qu’Andre — qui n’avais mis de coté pour lui aucun $YFI, déclarant qu’il n’aurait de toute facon aucune valeur commerciale — n’avait sans doute pas imaginé ce qui allait se passer par la suite …

Les gens se sont en effet mis à s’échanger des jetons $YFI sur Uniswap, faisant passer la capitalisation de marché du token de 0 à plus de 100 millions de dollars en moins d’une semaine ! Andre Cronje, qui a cédé totalement la maîtrise du projet, pourrait disparaitre demain dans la nature, et c’est le marché ainsi que le reste de la communauté de développeurs qui décideraient du futur de yearn.finance.

Voilà le vrai pouvoir d’un marché libre et open source, rendant infinies les possibilités de levées de fonds et d’échanges de liquidité. Et voilà le vrai pouvoir de la décentralisation ! Bien-sur, avant d’investir sur de telles plateformes, il convient de faire ses propres recherches sur l’origine des actifs qui y sont proposés :

On ne peut censurer une organisation décentralisée

C’est ce qui nous amène à la deuxième raison majeure pour laquelle je pense que rien ne peut maintenant plus arrêter la DeFi : l’incapacité pour une autorité centralisée de prendre le contrôle d’un projet dont la gestion est entièrement décentralisée.

Au lancement d’un projet blockchain, les membres de l’équipe (donc généralement un petit groupe d’individus) doivent prendre des décisions fondamentales sur le fonctionnement d’un réseau sur lequel des millions d’utilisateurs sont susceptibles d’échanger ou de stocker de la valeur sous forme de crypto-actifs. Généralement, l’équipe dispose même de clés d’administration qui lui donnent un accès privilégié pour effectuer des modifications sans aucun préavis.

Il est utile de rappeler que ce n’est pas parce que les transactions sur une blockchain sont incensurables et infalsifiables, que l’équipe qui la développe ne peut être forcée à tout arrêter si elle en détient le contrôle majoritaire.

C’est la raison pour laquelle une tendance a récemment commencer a s’affirmer : les projets DeFi cèdent progressivement le contrôle et la gouvernance de leur “bébé” à des DAO’s, empêchant toute entité centralisée d’apporter un changement majeur au protocole sous le coup d’une décision unilatérale. Un DAO permet de répartir la délibération, la prise de décision et le contrôle d’un projet entre tous les participants — la transparence du processus est garantie par un système de vote électronique sur la blockchain.

Il y a deux semaines, le troisième plus grand projet DeFi, Synthetix, a ainsi dépouillé la Fondation Synthetix (son propre organe directeur) de tout pouvoir, et l’a réparti entre 3 DAO’s distincts. Andre Cronje a fait exactement la même chose avec yearn. On peut s’attendre à ce que de nombreux autres projets continuent à suivre la même direction : on ne peut en effet censurer efficacement une organisation décentralisée.

Conclusion : un petit pas pour les cryptos, un pas de géant pour l’humanité

Alors que 2017 et 2018 ont permis de donner un coup de projecteur sur la blockchain et de mettre en avant son potentiel disruptif (malheureusement pas toujours sous son meilleur angle !), 2019 et 2020 ont rendu de la matière et du sens à ce qui deviendra peut-être LE champs d’application majeur de cette technologie dans le futur.

Aujourd’hui plus que jamais la DeFi est une réalité : ses utilisateurs peuvent accéder à des services bancaires, de trading, de prêt et d’emprunt sans avoir à confier leurs fonds à une tierce partie centralisée.

Chaque jour de nouveaux projets voient le jour qui visent à rendre ces services plus faciles à utiliser, plus automatisés, plus ouverts (actions, obligations, commodités, matieres premières …) et même compatibles avec différentes blockchain.

Bientôt personne ne pourra plus exclure l’accès à ces protocoles ni en stopper le développement. A l’heure ou la startup Uniswap vient elle-même de rassembler 11 millions de dollars parmi les fonds d’investissement les plus éminents du secteur, trouver des capitaux et générer de la liquidité pour les investisseurs n’a jamais été aussi facile. Tout ceci est plutôt une bonne nouvelle : avec tout ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, la construction d’un système financier transparent, démocratique et ouvert est plus importante que jamais.

Le mot de la fin pour mes sponsors

Cette Newsletter ne saurait continuer à voir le jour sans le support de ces plateformes innovantes avec lesquelles Monportefeuille.digital a déjà construit des partenariats solides :

  • Arya : l’écosystème de trading le plus complet pour naviguer en mode pilote automatique, aussi bien sur le marché des cryptos que sur les marchés financiers traditionnels.
  • Santiment : j’en ai déjà parlé longuement dans mes vidéos — pour moi la référence pour tout ce qui est analyse de données économiques, techniques ou de mouvements d’opinion sur le marché des actifs numériques !
  • Blockdata: agrégation de données stratégiques, normalement destinées aux entreprises et aux institutionnels, concernant les projets blockchain (partenariats / levées de fonds / réglementations).

Disclaimer : le contenu de cette Newsletter N’EST PAS du conseil financier ni fiscal. Je me contente de partager avec toi, en toute transparence et dans un but purement éducatif, mes méthodes et mes décisions personnelles. En tant que lecteur, tu es libre de te faire ta propre opinion et de prendre tes propres décisions ; je t’encourage même a approfondir tes recherches si tu en as le temps ! Et enfin souviens-toi … investis uniquement des montants dont tu n’as pas besoin pour vivre !

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